Où est la survie ? 2021-2022

Où est la survie ? réunit trois séries qui forment une charnière dans le parcours de Sylvie Valem, entre deux périodes marquantes de sa création.

L’artiste y amorce une réflexion sur l’hôpital psychiatrique et la maladie mentale — un monde à part, clos, perçu comme une entité unique, presque étanche. En l’explorant, elle confronte la transformation intime qu’impose la maladie, interrogeant les identités multiples de celle qu’elle est devenue.

Ce travail s’attache à l’état d’être dans sa globalité : l’esprit, la sensibilité, le ressenti et le corps sont abordés comme un tout, plongé dans une profondeur silencieuse, souvent insondable.

Pour dire cette complexité, elle convoque la couleur, non comme ornement, mais comme outil de tension. Elle enregistre ainsi ses conflits intérieurs, ses fractures, ses éclats.

À l'écart, 2021

Ce travail photographique se construit comme une prise de notes au Polaroïd. Les images, froides et distanciées, donnent à voir la marge : celle qui sépare l’intérieur — l’hôpital — de l’extérieur, des autres, de la société.

Ce constat visuel ouvre une question essentielle : l’isolement protège-t-il, ou enferme-t-il ?

La série présentée ici est composée de 9 Polaroïds couleur au format 11 x 8,5 cm.
Dans son intégralité, elle rassemble 165 Polaroïds de même format.

Écartelée, 2021

Écartelée questionne l’antagonisme inhérent à l’hôpital : lieu de soin, lieu de rupture.

Réalisée en vidéo, cette proposition artistique morcèle l’espace et son environnement immédiat, à la recherche de traces de bienveillance, d’attention, de protection.

Mais l’enquête visuelle ne révèle que le vide. Des couloirs déserts, des présences suspendues. Ce qui devait réparer semble figé. Ce qui devait contenir, dissout.

Qui ? 2022

Qui ? est une transition, une fracture, un cri sans voix.

À travers cette vidéo, l’artiste brûle son propre portrait — image d’elle-même avant, pendant la maladie. Ce geste performatif marque la fin d’une assignation : celle d’un diagnostic qui enferme, qui redéfinit le regard sur soi.

Face à la caméra, elle se confronte à cette violence silencieuse. Et dans ce face-à-face, elle affirme : avant d’être un diagnostic, je suis moi, je suis femme.

Qui ? explore l’idée de reconstruction. Elle interroge ce qui nous fonde : l’acquis, l’inné, le visible, le brûlé. Ce qui reste, après l’épreuve.


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