Gouffre sans nom
«Gouffre sans nom» évoque une perte radicale de repères, une disparition de tout ancrage. Le lieu n’existe plus vraiment. L’environnement est vidé de ses couleurs, de ses odeurs, de ses marques familières. Ce n’est plus un espace habité, mais un vide dans lequel le corps cherche à survivre.
L’artiste traduit cet état de déracinement par une présence en creux, une errance silencieuse dans un monde devenu abstrait, indistinct. L’enfermement est autant mental que géographique. L’extérieur reflète le trouble intérieur.
Face à cette dissolution du réel, une urgence : marquer l’espace, y laisser une trace, même ténue. Comme pour dire « j’ai été là », même dans le rien. «Gouffre sans nom» est un geste de survie, une tentative de réinscrire l’existence dans un monde qui vacille.