État de fait
Dans «État de fait», Sylvie Valem interroge la mémoire et l’identité à partir d’un terrain incertain : une enfance sans souvenirs clairs, presque aucune trace familiale conservée. Cette absence devient point de départ, non pas pour reconstituer, mais pour observer ce qui subsiste malgré tout.
Une mémoire brumeuse, des sentiments disjoints, une proximité effacée avec une sœur aujourd’hui méconnue… L’artiste ne cherche pas à exhumer ou réparer, mais à regarder en face ce vide, et à y inscrire une parole sobre, directe.
État de fait ne s’appuie ni sur le regret ni sur la nostalgie. Il affirme, sans détour, ce qu’il reste lorsque les repères s’effacent. Mais dans cette mise à nu, quelque chose affleure : une manière d’exister malgré le manque, une forme de présence dans les silences de la mémoire.