Identités, 2010-2021
Identités (2010 - 2021) est la première période du travail de Sylvie Valem. Elle est constituée de 7 séries photographiques dans lesquelles l’artiste éprouve son propre lien au monde et aux autres. Son point de départ réside dans une quête de l’identité qu’elle définit comme une caractérisation de ce qui constitue l’être dans la perméabilité de ce qui l’environne.
L’artiste aborde les thèmes de la solitude, de la reconnaissance, de la résistance des racines, questionne le rapport mère-fille, étant tantôt la mère, tantôt la fille. Cette étude travaille les questions du manque, de la disparition et de la mise à l’épreuve de relations complexes autant nécessaires que désirées.
Cette première période a pour fil conducteur une photographie noir et blanc inscrite dans le mouvement de la photographie du XXème siècle, réaliste et descriptive des situations et des évènements .
Les grandes vacances
L’artiste se sert d’une période symbolique pour dénoncer l’acquis. La plage n’est plus un terrain de jeux mais le territoire de l’ennui et de la déception. Constat du délitement de la communication, les êtres ne sont plus ensemble, ils sont simplement juxtaposés sans autre occupation qu’attendre que le temps des vacances soit révolu. La série de photographies s’attache au moment et non au lieu. Elle parle des instants vidés de toute substance tels une métaphore des relations en ruine et de la quintessence de l’abîme.
- La série présentée est composée de 13 photographies : 3 au format 18x18, 2 au format 20x20 , 9 au format 9x9
- Dans son intégralité la série se compose de 35 photographies de format du 10 x 10 au 20 x 20 tirages baryté sténopé
- Prises de vue effectuées de 2010 à 2011. Tirages réalisés par l’artiste en 2012.
J'm'en souviens plus
J’m’en souviens plus ouvre le domaine de réflexion sur le rapport mère-fille. L’artiste questionne la permanence du lien traversé par l’absence de vécu et la distance physique que psychologique. Elle fait de la cassure la source de complexités et d’empêchements dans les relations, le sujet principal de son investigation.
- La série présentée est composée de 3 photographies de format 13 x 13 tirages argentiques baryté.
- Dans son intégralité la série se compose de 32 photographies de formats 13x13 au 22 x 22 cm tirages argentiques baryté
- Prises de vue effectuées en 2013, tirages réalisés par l’artiste en 2013 - 2018.
Périgord noir
L’artiste travaille ici le champ de l’acceptation et de la reconnaissance. Avec ce qui s’apparente à un portrait de fermier, elle confronte les mondes, les leurs, et explore le lien relationnel. Elle aborde les questions liées à la place qui peut nous être offerte, à la latitude donnée d’affirmer un point de vue ou un désir et en questionne autant l’authenticité des relations que leur vérité.
- La série de photographies présentée est composée de 12 images en noir & blanc tirages argentiques baryté et d’un portrait de l’artiste format 63x92cm
- Dans son intégralité la série se compose de 51 photographies de format 22 x 22 tirages argentiques baryté
- Prises de vue effectuées de 2014 à 2015. Tirages réalisés par l’artiste en 2014 et 2015.
L'absente
L’absente poursuit l’exploration du rapport mère-fille. Elle procède à une introspection et scanne les sentiments. Une quête qui fait le constat dune imparable solitude. Qui devient-on dans le chaos de la disparition d’une mère ? Peut-on encore être soi-même puisque l’on n’est plus la fille ? Est-il réaliste d’envisager voire d’affirmer, une présence à la vie, une fois la preuve tangible de sa venue au monde disparue ? L’absente questionne la capacité à demeurer, en intégrité, après le deuil.
- La série de photographies présentée est composée de 12 images en noir & blanc tirages argentiques baryté et d’un portrait de l’artiste format 63x92cm
- Dans son intégralité la série se compose de 51 photographies de format 22 x 22 tirages argentiques baryté
- Prises de vue 2014-2015 . Tirages réalisés par l’artiste 2014-2015.
Onde de choc
Onde de choc est un cri, celui de la perte assurée de la mère. Venise, bannie des clichés touristiques est le support d’une errance. Fuite, urgence à attraper tout ce qui peut faire barrière à la disparition d’un amour mutuel et signifier l’abandon à venir. Le compte à recours est enclenché, certain et irrémédiable. Pour l'artiste il est question repousser sa propre déchéance et d’engager le combat contre la dépression à venir.
- Le travail photographique est proposé en vidéo réalisé à partir de photographies numériques en couleur réalisées au cours des 45 jours qui précédent la disparition de la mère. Il est accompagné d’un récit audio.
- Prises de vue réalisées en 2016. Vidéo montée en 2021.
53 rue Jean Rongière
53 rue Jean Rongière est l’exploration de ce qui est au présent pour s’assurer de ce qui a été. L’artiste affirme le besoin de preuves. Cette série de photographies enquête sur le passé, les racines, le lieu de vie de la famille. La déambulation poétique fait émerger les bruits d’hier, les jeux d’enfants, les voix du père et de la mère. Il s’agit de constater que le présent est peut-être plus la continuité d’un passé linéaire que le fait de ruptures successives.
- La série présentée est composée de 4 photographies de format 18 x 18 tirages argentique baryté lith.
- Dans son intégralité la série se compose de 47 photographies de formats 18 x18 au 30 x 30 tirages argentiques baryté lith.
- Prises de vue effectuées de 2017 à 2019. Tirages réalisés par l’artiste en 2019.
Chaos
- La série présentée est composée de 11 photographies de format 18 x 18 en tirage argentique baryté lith.
- Dans son intégralité la série se compose de 25 photographies argentiques de format 18 x 18 tirages baryté lith.
- Prises de vue effectuées en 2019. Tirages réalisés par l’artiste en 2020.
Chaos est une force d’opposition. La forêt est le lieu de refuge de l’artiste qui s’y immerge pour entendre ses propres fracas, les regarder en face et s’armer. Il est question de mesurer de sa résistance réelle ou envisageable. L’arbre majestueux se brise, se rompt, il demeure mutilé mais semble malgré tout pouvoir continuer d’exister. L’artiste s’interroge : est-ce une utopie à laquelle il est possible de se laisser aller ?