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Biographie

Sylvie Valem est une photographe française (née en 62), son travail se construit à la frontière d’une photographie documentaire et d’une investigation autobiographique. Le médium photographique lui permet d’explorer le territoire de l’intime ; elle se concentre sur les failles de la mémoire, la réminiscence de ce qui a été, le désir de ce qui aurait pu être, de ce qu'elle est, de ses réalités et de son utilité. La photographe décortique, scrute, observe et (re)dessine peu à peu son parcours. 

Elle construit depuis 10 ans une enquête photographique qui la ramène inlassablement à arpenter son chemin de vie où le rapport entre le chaos et l’absence/présence à sa propre existence s’entrechoquent et forment le terreau de son exploration. Dans ce processus artistique la photographe est à la fois l’objet observé et l’investigateur de la recherche. Le travail au laboratoire est d’égale importance à celui de la prise de vue, il instaure un huis-clos entre la photographe et ses images, lui permettant de continuer à errer, chercher et souligner des faits, des sensations, des sentiments, illustrations ou fantasme de la réalité ? 

C’est cette posture qui la ramène à son questionnement initial, seule confirmation tangible de son existence. 

Exposition récentes 

  • Dépouillée, Cinnefable, du 25 octobre au30 novembre 2023, Mairie du 10ème, Paris.
  • Dépouillée, semaine professionnelle des Rencontres d'Arles, du 3 au 8 juillet 2023, Hôtel de Chartrouse, Arles.

 

Techniques de tirages

Lith

J’ai découvert le tirage lith au cours de ma formation au centre Iris, le principe commun à tous est d’exposer sous l’agrandisseur et de révéler la photographie dans un révélateur lith. Ensuite tout se passe de manière habituelle. Ce révélateur lith s’oxyde et plus il est oxydé plus l’image possédera d’effets autant aléatoires que surprenants. Pour permettre les effets on doit adjoindre au révélateur neuf ce que l’on appelle du «vieux brun» qui est une quantité importante de révélateur lith très usagé, ce qui permet d’avoir des effets immédiats. Il faut savoir qu’il n’y a pas de temps déterminé dans le révélateur, on arrête la révélation quand c’est bon à l’œil. Il est nécessaire d’anticiper le résultat du tirage car il se densifie au fixage et au séchage.

J’ai voulu changer et expérimenter d’autres méthodes : Dans son utilisation normal, il faut très peu de chimie. Au contraire j’en mets beaucoup et ej ne mélange pas avec du vieux brun pour neutraliser les effets habituels. J’ai donc obtenu ma manière de tirer le lith. De plus je me suis aperçu que durant la révélation lorsque l’image était au contact avec l’air de la pièce cela avait un impact sur le tirage, une précision plus grande, accélération de la révélation. Donc pour avoir cet impact sur une zone ciblée je souffle sur l’image sortie momentanément du révélateur et ceci à plusieurs reprises.

Je me suis également aperçue qu’en faisant affleurer l’image à la surface du révélateur cela produisait une certaine brume sur le tirage, je tire partie de ce principe quand l’image s’y prête et que je veux faire un tirage unique non reproductible.

Zokin gake

Le Zokin gake ou tirage au chiffon est très peu documenté, c’est à)force de recherches personnelles et d’expérimentations que je suis parvenue à trouver la méthode. Voici la méthode celle utilisée pour mon travail «Je suis désolée» :

J’ai réalisé les tirages sur du papier semi-mat. Les tirages auraient pu rester comme cela mais je voulais ajouter un voile de couleur unie sur tout le tirage, comme une dose de douceur sur un message pouvant paraître rude.

J’ai alors imbibé chaque tirage au pinceau avec de l’huile de lin puis j’ai laissé poser une vingtaine de minutes, la gélatine s'est gorgée d’huile. J’ai essuyé avec du coton l’huile en surplus avant d’enduire toute l’image d’une épaisse couche de peinture à l’huile. J’ai laissé encore poser au moins 10 minutes. 

Ensuite la peinture à l’huile a été essuyée avec du coton en faisant des cercles pour faire pénétrer la couleur comme si je voulais cirer le tirage, essuyée au coton encore et encore jusqu’à ce qu’une infime teinte reste. C’est infime mais présent.

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